Notre Histoire

​Ce n'est pas toujours le premier amour qui est le plus marquant, mais celui qui donne un sens à tout ce qui a précédé.

Frédérick, un architecte passionné par la restauration de vieilles bâtisses, pensait avoir déjà construit l'essentiel de sa vie. Entre un divorce qui lui avait appris l'humilité et des enfants désormais adultes, sa routine était faite de plans, de chantiers et de soirées tranquilles.

​Anna, 50 ans, était traductrice. Elle passait ses journées à voyager à travers les mots des autres, mais avait mis en pause ses propres aventures. Après avoir consacré vingt ans à élever sa fille, elle se retrouvait dans le silence d'une maison devenue trop grande, avec une liberté qu'elle ne savait pas encore comment apprivoiser.

​Leur rencontre n'eut rien de spectaculaire. Pas de coup de foudre sous la pluie, pas de regard échangé à l'autre bout d'une salle bondée. Ce fut un simple samedi matin, dans une petite librairie-café de quartier. Frédérick, cherchant un livre sur l'art des jardins japonais, renversa maladroitement son café sur la table où Anna corrigeait une traduction.

Loin de s'énerver, Anna leva les yeux, un sourire amusé aux lèvres. "Ne vous en faites pas," dit-elle, "ce texte a survécu à bien pire." Intrigué par son calme, Frédérick insista pour lui offrir un autre café. Ils parlèrent pendant trois heures. Ils ne parlèrent pas de la pluie et du beau temps, mais de leurs cicatrices, de leurs rêves mis de côté, des leçons apprises et de la solitude parfois pesante. Ils se sont reconnus non pas dans leurs passions communes, mais dans la sagesse de leurs regards.